La funambule

J'veux être chez moi !

Le bilan de mes pseudos résolutions n’est pas glorieux. Que ce soit la bouffe ou le reste, pas tellement de changement… J’ai essayé, ne serait-ce qu’avec lui et pendant quelques jours, 3 ou 4, j’ai commencé à m’dire que tout n’était pas perdu, qu’il y avait encore de l’espoir, pour nous. Mais, ce "nous" est fictif car nous n’aspirons pas aux mêmes choses alors à quoi bon perdre son temps, son énergie à essayer encore et encore, en vain ? J’me dis que de toute façon, dans la situation actuelle, le mieux est de faire en sorte de limiter la casse, j’essaie de rester forte, de ne pas m’effondrer devant l’évident constat : nous ne sommes pas un couple. J’viens de passer plusieurs années ici, auprès de lui, à prendre soin de lui et à m’oublier, pour rien. Il ne fera JAMAIS les efforts nécessaire et pire encore, ce n’est pas ce qu’il veut. Je le vois dans son regard, dans sa façon de chercher ce qu’il peut répondre sans trop savoir quoi dire, souvent il attend que je parle puis il va m’dire "oui oui, c’est vrai, tu as raison" mais ça sonne faux, comme si c’était une formule magique qui allait résoudre le soucis et me faire taire. Il me voudrait tellement docile, mais j’peux plus, je me sens trop mal comme ça, j’suis une ombre, un fantôme qui voit sa vie défiler, je ne me sens pas au coeur de ma vie, tout tourne autour de lui, encore et toujours.
C’est triste, ça me rend triste, j’ai presque envie de chialer mais non, je ne veux pas. J’ai assez pleuré, ça n’sert à rien, au contraire. Il faut juste que j’arrive à obtenir mon indépendance financière de façon stable. Ensuite, je ferai ce que MOI je veux, je prendrais soin de moi toute seule puisqu’il est évident qu’il ne le fera pas. Je l’ai pourtant écrit une centaine de fois… Je ne suis pour personne, car personne n’est pour moi. Peut-être que je devrais voir cette période comme une expérience enrichissante, garder en mémoire les bons moments et laisser le reste s’envoler au loin… Je lui ai dis plusieurs fois, j’ignore s’il me prend au sérieux ou pas mais je l’ai prévenu, dès que je peux, je pars. Je n’sais pas encore comment, dans quelle condition, si ce sera avec ou sans lui. J’me vois pas être en couple par la suite, pas la force, pas l’envie, pas l’énergie.
Alors, si ça se goupille bien et que je ne le déteste pas, on peut envisager de cohabiter, mais ce sera chez moi, avec mon putain de nom sur le bail ! Et si j’ai envie de me faire des pâtes à 3h du mat' béh je le ferai et je ne me sentirai pas coupable, ou stressée.
J’ai besoin de ça. De faire c’que j’veux, quand j’veux. Surtout de ne plus ressentir cette boule dans le ventre, ce stresse dans la gorge, cette angoisse sourde dans le coeur. Etre chez moi.
J’crois que je ne cesserai jamais de l’aimer, j’crois que nous ne sommes plus amoureux, j’crois que j’ai fait de mon mieux mais parfois ça ne suffit pas. Aimer ne suffit pas non t’façon. Il faut le respect, il faut la tendresse, l’envie de protéger et de rendre heureux l’autre. Des fois, ça m’énerve mais j’peux pas m’empêcher d’me dire que j’aie connue quelques mecs qui voulaient prendre soin de moi de cette façon, qui voulaient me voir sourire et aimaient m’entendre rire… sauf que je n’avais pas le coup d’foudre pour eux.
C’est con, on ne peut pas savoir comment une relation évolue, ça aurait pu être bien pire avec quelqu’un d’autre c’est juste que, ça me donne parfois l’impression d’être passé à côté de quelque chose de fort et de beau. Je me souviens pourtant qu’entre nous, au début c’était fort, beau, puissant et réciproque. Enfin, il me semble… Et puis, ça s’est dégradé petit à petit. Nous n’avons pas su résister aux aléas du temps qui passe et qui détruit tout, nous ne nous sommes pas protégés, nous n’avons rien préservés… J’sais pas, mes idées sont confuses, il est tard, et ma vie passe, j’me dis qu’il est trop tard maintenant et que je ne vais plus rien vivre de stimulant émotionnellement. Les papillons, les fourmis et autres coléoptères dans le ventre, c’est du passé. Au bout du compte, quoi qu’il arrive, on est seul. Et certains plus que d’autres. La solitude ne me dérange pas outre mesure. J’aspire à la paix, la tranquillité de l’esprit, le calme, avec un brin de folie occasionnelle. J’voulais qu’il m’aime comme je l’aime, qu’il se batte un tout petit peu pour moi, pour me montrer que je suis importante pour lui… M’ouais. J’ai plus envie de rien. Si seulement j’pouvais redevenir aussi résistante que par le passé ! Je dois reconstruire ma forteresse intérieur, apprendre de mes erreurs et ne plus me laisser dévier de mon chemin par mes sentiments. C’est inutile et trop éphémère.
Il ne me reste qu’à patienter, ça finira bien par arriver. Je n’demande pas la lune hein ! Juste être chez moi !